Dans son édition de février 2011, le magazine papier Beaux Arts Magazine consacre un dossier de 11 pages sur l’Art et le Web “Les 50 meilleurs sites d’artistes” avec des repères pour découvrir des espaces Web où les oeuvres sont présentées avec choix et également sur la manière d’exposer sur le Web.
C’est d’abord à une interrogation sur comment les artistes utilisent le Web aujourd’hui ? Quels types de sites créent-ils ? Y a-t-il un autoportrait de l’artiste sur l’Internet ? Pas d’uniformité mais une diversité foisonnante et un monde de l’Art réel qui n’a pas été supplanté avec l’arrivée de l’internet grand public. Reflet de leur travail pour certains, jeux avec le spectateur-internaute devenant créateur dans une interaction pour d’autres, ce mini-guide explore la multitude de manières pour les artistes d’aborder Internet aujourd’hui. Du côté de l’internaute, tout dépend bien évidemment de ce qui est recherché voire espéré. Le site n’est d’ailleurs pas forcément le terrain de prédilection des artistes présents sur le Web : les réseaux sociaux (Facebook, FlickR, MySpace…) constituent des espaces à appréhender tout comme les applications mobiles de plus en plus prisées.
Ce dossier “Les 50 meilleurs sites d’artistes” est chapitré en 6 parties en fonction du choix des éditeurs des mêmes sites :
1. Les sites où l’on peut voir l’oeuvre intégrale de l’artiste :
C’est le cas de feu le peintre californien Ed Ruscha avec un site qui s’étoffe progressivement et une section “Missing” où sont lancés des avis de recherche d’oeuvres. Démarche originale, l’artiste Jenny Holzer propose de découvrir sa poésie via des photos de projection de ses textes.
2. Les sites les plus créatifs
Effets visuels et sonores marquent souvent ces sites avec la volonté de créer un espace d’exposition virtuel différent tel Fabrice Hyber et les goutelettes vertes et sonores qui tourbillonnent sur son site Hyber.tv ou un décor revisité façon Sim City pour l’artiste belge Wim Delvoye dont les bâtiments symbolisent les types de travaux.
3. Les sites qui montrent l’atelier de l’artiste
Ces espaces Web reconstruisent l’univers créatif de l’artiste : l’atelier et les coulisses de la création. Ainsi, les frères Chapman affichent jour après jour l’état de leur atelier au sein d’une rubrique dédiée : “What we’re working on right this very minute” et l’artiste de street art JR montre des images insolites de ses affichages publics et de la dégradation de ses oeuvres.
4. Les sites interactifs et délirants
Là ou le site est une oeuvre à part entière, c’est l’objet même de cette catégorie. L’artiste grec Miltos Manetas s’est rendu célèbre avec le site JacksonPollock.org pour composer une oeuvre en ligne à la manière de Pollock et décliné désormais en appli mobile iOS : “Jackson Pollock”. On peut aussi monter dans le carrousel du fameux diaporama de Pierre Leguillon pour une projection privée.
5. Les sites où l’on parle ou tchatte
Souvent basés sur des blogs ou des espaces d’échanges liés aux réseaux sociaux, ces sites sont avant tout multi-média : sons, vidéo, photos, infos. C’est l’actualité qui y prime comme le besoin de faire partie d’une communauté autour de l’artiste. Matthieu Laurette présente un site “bureau d’ordinateur” avec ses fichiers, des papiers qui traînent, des brouillons avec une esthétique très dépouillée. Terence Koh livre, quant à lui, des haïkus de ses travaux via des lapins animés et des fonds musicaux triés sur le volet.
6. Les sites “bibliothèques”
Des moteurs de recherche spécialisés ou annuaires dédiés au monde de l’Art et souvent faisant office de catalogues d’oeuvres commentées par des spécialistes d’un genre ou d’une technique. Par exemple, la Video Data Bank propose une vaste collection d’artistes contemporains ou encore Documents d’artistes, base de données de l’activité de 200 artistes visuels de Provence-Alpes-Côte-d Azur et qui existe depuis 1999.
Un dossier complet pour découvrir et/ou explorer le Web d’une autre manière pour les internautes et donc aussi les publics des EPN (espaces publics numériques).