Tiers-lieux en Ile-de-France : Quelles perspectives de développement économique ? Etude

teletravailEn février 2016, le CROCIS (Centre Régional d’Observation du Commerce, de l’Industrie et des Services), centre d’observation économique régional de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris Ile-de-France (CCI) a publié une étude librement téléchargeable (42 pages, en PDF) : Espaces de coworking et télécentres : le nouveau marché des tiers-lieux collaboratifs en Ile-de-France.
Cette étude s’appuie sur un panorama des 138 tiers-lieux – lieux partagés en Ile-de-France (espaces de coworking, télécentres, fablabs, makerspaces, labs) qui répondent à une demande de lieux de travail alternatifs, qui donnent accès à un espace professionnel différent (et d’une grande souplesse d’utilisation) et qui encouragent la participation à des échanges en mode réel et virtuel en ouvrant la voie à des possibilités de synergies d’affaires.

Quelle réalité économique pour les tiers-lieux

Car c’est sous un un angle économique que cette étude a été réalisée, en essayant de dégager un modèle économique (encore flou). L’étude montre qu’il demeure des interrogations sur la capacité des lieux partagés à remplir les espaces, à les animer à moyen et long terme et aussi de manière rentable.
La typologie de lieux partagés / tiers-lieux évoqués dans cette étude comprend les centres d’affaires, les télécentres, les espaces de coworking et les ateliers de fabrication numérique (autrement appelés fablabs) soit 138 tiers-lieux en Ile-de-France (dont 56% à Paris).
En collationnant les chiffres fournis par différents organismes/organisations, entreprises de ce secteur, les données de collectivités territoriales, en interrogeant des acteurs de cet écosystème, en compulsant des études sur le sujet et aussi en ayant effectué de la veille sur la réalité et les perspectives de économique de ce secteur, l’étude Espaces de coworking et télécentres : le nouveau marché des tiers-lieux collaboratifs en Ile-de-France montre le potentiel, les freins et les interrogations sur le développement économique des tiers-lieux.
C’est un travail qui prend donc du recul sur des discours optimistes voire idéalistes sur la thématique.

9 conclusions de l’étude Tiers-lieux en Ile-de-France

1. L’Ile-de-France, un territoire propice au développement du travail à distance

L’importante concentration de sièges d’entreprises du secteur tertiaire, beaucoup de cadres, d’ingénieurs, et de professions intellectuelles, des métiers bien adaptés au télétravail et surtout des transports saturés aux heures de pointe devraient favoriser le développement de l’activité professionnelle à distance dans la région.

2. Les tiers-lieux de travail, une alternative au domicile

Dans 80% des cas, le télétravaim s’effectue chez soi.
D’autres lieux sont accessibles aux travailleurs à distance : centres d’affaires, télécentres, espaces de coworking, ateliers partagés, les 3 derniers lieux étant des tiers-lieux dits “collaboratifs. Aujourd’hui, les différents modèles s’hybrident et on note une mixité des usages.

3. Un atout pour les territoires ruraux et péri-urbains franciliens

Le tiers-lieu doit pouvoir jouer un rôle positif dans l’attractivité des territoires, notamment en zones rurales ou péri-urbaines.
En favorisant le maintien des habitants sur le territoire, les lieux partagés peuvent favoriser le développement d’une économie locale via notamment les commerces et services de proximité.

4. Une politique affirmée de la Région Ile-de-France

Le réseau de tiers-lieux franciliens est aujourd’hui d’une grande densité (138 tiers-lieux), surtout en zone urbaine, notamment grâce à l’appui de la Région.
Plus de la moitié se trouvent à Paris (77 lieux), notamment dans les arrondissements du Nord-Est de la capitale (9e, 10e, 11e et 12e arrondissements), en raison des loyers moins onéreux et de la forte présence d’une population d’indépendants et de free-lance des secteurs Web et création.

5. Une clientèle surtout composée d’indépendants

Les usagers de lieux partagés sont en large majorité des indépendants (62 %), 38 % des salariés, essentiellement des TPE et PME.
Les grandes entreprises n’ont en revanche pas encore vraiment identifié les télécentres et espaces de coworking pour leurs salariés. Cependant, les télétravailleurs salariés pourraient à terme présenter un fort potentiel de clientèle pour les tiers-lieux.

6. Un marché très récent au modèle économique encore flou

Le marché des tiers-lieux collaboratifs étant récent, et les expériences variées, il est difficile de déterminer un modèle économique pérenne.
La location de courte durée et sans engagement de postes de travail ne permet pas de planifier de chiffre d’affaires. D’où le développement de services en sus : privatisation d’espaces, location de salles de réunion, prestations de conseil, etc.

7. Un marché convoité par les acteurs traditionnels de l’immobilier de bureau

Le succès rencontré par le coworking et la croissance rapide et exponentielle du nombre d’espaces ouverts présentent un intérêt pour les acteurs traditionnels de l’immobilier de bureau et des centres d’affaires.
La force de frappe économique de leurs leaders est sans commune mesure avec celle des petits acteurs issus du milieu des associations ou des start-up qui avaient été à l’origine de ce mouvement.

8. Les bureaux à partager, ou comment optimiser l’espace vacant

Une nouvelle forme de partage d’espaces de travail est également apparue ces dernières années : mettre en relation des entreprises qui possèdent des bureaux inoccupés et des personnes ou des entreprises à la recherche de postes de travail flexibles ou de salles de réunion, via une plate-forme Web.

9. Les ateliers partagés : un objectif de production d’objet physique

Les ateliers de fabrication numérique (AFN), ou “ateliers partagés”, dont font partie les fablabs (laboratoires de fabrication), sont des lieux collaboratifs et participatifs qui mettent à disposition de non-spécialistes toutes sortes d’outils et d’accompagnement, notamment des machines à commande numérique destinées à la conception et la réalisation d’objets.

Sommaire du guide Tiers-lieux en Ile-de-France

1. L’Ile-de-France, un territoire propice au développement du travail à distance
2. Les tiers-lieux de travail, une alternative au domicile
3. Un atout pour les territoires ruraux et péri-urbains franciliens
4. Une politique volontariste de la Région Ile-de-France
5. A ce jour, une clientèle surtout composée d’indépendants
6. Un marché récent au modèle économique encore flou
7. Un marché convoité par les acteurs traditionnels de l’immobilier de bureau
8. Les bureaux à partager, ou comment optimiser l’espace vacant
9. Les ateliers partagés : un objectif de production d’objet physique
10. Les tiers-lieux sources d’un nouvel état d’esprit au sein des entreprises
Annexes
Pour en savoir plus
Liste des tiers-lieux collaboratifs d’Ile-de-France

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