Le site du « Môle de Recherche sur la Société et les Usages d’Internet » (M@rsouin) publie un rapport sur la Mesure des compétences numériques, une évaluation à partir des domaines du C2I, réalisée par Jocelyne Trémenbert (juin 2010).
Alors que la volonté est forte d’accroître les compétences numériques se pose la problématique de l’évaluation de ces dernières. Cet article tente d’explorer les atouts et inconvénients d’une évaluation conjuguant compétences attendues au cours du C2I et enquête quantitative via un sondage.
Les principaux résultats :
• Les résultats statistiques montrent que les compétences exigées lors du C2I sont loin d’être partagées par la population des 15 ans et plus. Seules des activités comme rechercher de l’information et échanger/communiquer à distance, qui ne demandent pas trop au niveau de l’appropriation, sont déclarées être maîtrisées par plus des trois quarts des internautes. En revanche, quant il s’agit de réaliser des documents destinés à être imprimés, réaliser la présentation de ses travaux en présentiel et en ligne – qui demandent de sortir des procédures, de transformer un savoir en savoir-faire, voire même en « savoir, comprendre et s’adapter » -, plus d’un internaute sur deux serait incompétent.
• Les parents, souvent en territoire inconnu avec les nouvelles technologies (ou moins bien connu que par leurs enfants), ne jouent pas leur rôle de guides dans l’apprentissage, de membres influents dans les parcours d’appropriation de leurs enfants. Ils les accompagnent davantage dans l’évocation des risques et dangers que dans l’usage de l’ordinateur, d’Internet et des logiciels.
• Le diplôme, souvent interprété comme gage de certaines connaissances acquises dans le cadre du cursus de formation et comme un indice plus général d’aptitudes individuelles (dont notamment la capacité plus ou moins forte à se former), informe statistiquement sur les compétences numériques. C’est même la meilleure caractéristique en termes de restitution du niveau de compétences numériques.
• Même si les seniors sont de plus en plus nombreux à se tourner vers les nouvelles technologies, leur plus faible niveau de compétences est révélateur une fois de plus de la dimension intergénérationnelle de la fracture numérique, cette fois-ci cognitive.