Blogs, wikis, réseaux sociaux, forums… Les outils et usages du web au service de la création et de l’échange
Avec le printemps arrive l’innovation !
C’est ce qui a amené les fondateurs de la Fête de l’Internet à choisir la fin mars pour installer La Fête de l’internet ! Inspirée de la Fête de la Musique et mettre les ordinateurs dans la rue avec les beaux jours avec un seul mot d’ordre : « A quoi ça sert ? ! »
A l’heure où la France est un des pays les plus connectés du monde, cela reste pourtant d’actualité :
. Comment maitriser le micro-blogging ? Comment protéger sa e-reputation ? Comment construire son droit à l’oubli ?
. Comment profiter des avantages des réseaux numériques pour la solidarité, la citoyenneté, le vivre ensemble ?
. Comment accompagner les écoliers dans la société de l’information ?
. Comment simplifier la vie des personnes dépendantes ?
Autant de questions qui trouvent leurs réponses dans toutes les initiatives des « passeurs » de la Fête de l’Internet.
L’Etat par le ministère de la Culture a soutenu l’initiative d’une dizaine d’associations en 1998. Puis pendant quelques années, la Fête de l’internet a été spontanée partout en France : ici ou là des initiatives émergeaient le plus souvent locales. Certains n’ont jamais arrêté de la faire et elle a construit son histoire, portée par des animateurs d’espaces publics numériques, par des élus locaux et par quelques entreprises du secteur… Tous convaincus que cet outil mérite encore sa Fête. Sa démocratisation entraine effectivement une démultiplication d’usages et de comportements nouveaux.
Et oui ! Internet ça s’apprend : des modes d’emploi pour les outils, des chartes d’usages et des règles de civilité.
C’est pourquoi la Délégation aux Usages de l’Internet a tenu à continuer à inscrire cet événement dans l’agenda national…
et Villes Internet à en porter la diffusion comme elle n’a cessé de le faire depuis sa création.
Nous vous proposons ce bilan de la Fête de l’Internet pour préparer ensemble celle de 2012 : année de l’Internet citoyen si il en est !
Florence Durand-Tornare, Fondatrice et déléguée de Villes Internet
Le bilan
Ce sont près de 160 évènements qui se sont inscrits dans le cadre de la Fête de l’Internet du 19 au 27 mars 2011, dont les dates avaient été fixées par la Délégation aux Usages de l’Internet (DUI). Villes Internet et la DUI, en partenariat avec la Caisse des Dépôts, ont conduit l’animation nationale de l’évènement qui avait pour thème cette année l’appropriation des réseaux sociaux grâce à :
– La création d’un kit graphique pour la Fête de l’Internet (affiches, banderoles, flyers) avec un Qr code ;
– La création d’un kit de suggestions d’action à expérimenter dans les villes autour de la question des réseaux sociaux, créé par les designers de service Utilisacteur (www.utilisacteur.fr) ;
– La diffusion de communiqués de presse ;
– La création d’un espace dédié sur le site de Villes Internet et l’animation de la carte de France de la Fête de l’Internet réalisée sur une base d’outil libre Google (plus de 11 000 consultations) ;
– La tenue d’un agenda des évènements réalisés par les espaces publics numériques (EPN) sur le site Netpublic.fr;
– Le suivi d’une liste de discussion sur Twitter grâce au compte dédié @feteinternet11 et du mot-clic (hashtag) #FI2011.
Ce bilan fait l’analyse d’impact de l’évènement selon les entrées suivantes :
1. Les grandes tendances pour 2011 et l’intérêt pour les réseaux sociaux ;
2. Retour sur le kit de suggestions et son appropriation par les villes ;
3. Les évènements remarquables ;
4. L’animation de la fête relayée par Twitter : quels impacts ?
5. Conclusion et recommandations.
1. Les grandes tendances de la fête
En premier lieu, il est possible d’observer sur les thèmes des ateliers organisés pour la fête, une fracture entre rural et urbain. Si dans les EPN situés en milieu rural, les ateliers s’orientaient sur la découverte des outils internet et des logiciels informatiques, dans les milieux urbains les évènements visaient un approfondissement des usages, notamment de ceux des réseaux sociaux.
Sur les quelques 160 évènements qui ont eu lieu, 5 grandes tendances apparaissent, notamment sur les conditions d’organisation ou la façon dont s’est tenue la fête :
1. soit la ville profite de cet évènement pour uniquement annoncer son arrivée sur les réseaux sociaux comme nouvelle voie de communication : Saint-Cloud, Changé…
2. soit la ville porte la fête en organisant avec ses EPN, mais aussi d’autres établissements publics (hôpital, école…), des évènements structurés : Lille, Epinal…
3. soit les EPN organisent directement des évènements pour la fête ;
4. soit des réseaux d’EPN participent à la fête : P@M de Corse, le réseau Sati 21 avec le Conseil Général de Côte d’Or, Ifape dans la communauté d’agglomération de Toulon Provence Méditerranée, le réseau des EPN Sud-Manche…
5. soit des centres sociaux ont organisés des évènements.
A noter aussi que de grands événements se sont inscrits dans le cadre de la fête :
– La Semaine Digitale à Bordeaux du 21 au 26 mars : rencontre entre les habitants, des spécialistes, des villes autours d’animations et de conférences pour mieux connaître les usages numériques dans la vie quotidienne de la cité.
-> http://semainedigitale.blog.bordeaux.fr/
– Les Rencontres de l’Orme (Observation des ressources multimédias en éducation) à Marseille qui ont eu lieu les 23 et 24 mars : rencontres annuelles sur les usages et les pratiques du numérique à l’école.
-> http://www.orme-multimedia.org/r2011
– La 3ème édition de Générations Connectées à Issy-les-Moulineaux du 19 au 26 mars avec le Cube (centre de création numérique) : Autour d’ateliers, de rencontres, de conférences, de présentations pratiques et des jeux multimédias ouverts aux parents, grands-parents et aux enfants, Générations Connectées a créé de véritables moments d’échanges intergénérationnels. Un partage d’expériences a été proposé autour des nouveaux usages et des outils numériques qui s’offrent aujourd’hui à chacun, quels que soient son âge et sa pratique du multimédia.
-> http://www.lecube.com/fr/espace-pro/generations-connectees_902
Après analyse des programmes, les thèmes d’ateliers récurrents sont les suivants :
– l’utilisation des réseaux sociaux, surtout twitter et facebook. A noter qu’il y a des disparités entre les endroits où l’on a parlé techniquement de l’utilisation des réseaux (ex : création d’un compte facebook, ajout d’amis…), alors qu’ailleurs on a élargi le débat sur l’intérêt de l’utilisation de ces outils ;
– le partage de photos via internet, via FlickR notamment ;
– le débat sur les dangers de l’Internet, notamment de facebook ;
– la création de blogs et l’intérêt des outils collaboratifs ;
– la découverte des logiciels libres (NB : à plusieurs endroits la Fête de l’Internet et Libre en Fête organisé par APRIL ont été organisés conjointement) ;
– l’organisation des déplacements avec Internet ;
– les outils de l’Internet mobile ;
– la présentation des tablettes numériques ;
– l’utilisation des Qr codes ;
– la création de CV en ligne.
Parmi un certain nombre d’évènements, il y a eu des préoccupations particulières pour aider à l’appropriation des outils numériques envers les séniors et les publics en difficulté (dans les centres sociaux notamment).
Pour les Ecoles, notamment le réseau des Ecoles Internet, il convient d’insister sur la responsabilité publique d’agir pour sensibiliser les élèves aux usages de l’Internet. C’était d’ailleurs une des thématiques des Rencontres de l’ORME de Marseille qui figure parmi les évènements de la Fête de l’Internet. Quelques écoles ont participé à cette édition, mais une dynamique peut être créée, notamment en liant avec le programme de la DUI «Internet sans craintes», pour envisager un ensemble d’actions ludiques pour faire des écoliers, des usagers du numérique responsables.
Le kit graphique, créé pour l’occasion, a lui été bien approprié par les porteurs d’évènements.
2. Retour sur le kit de suggestions et son appropriation par les villes
Arrivé mi-février, le kit de suggestion n’a eu que très peu de temps pour se diffuser. Malgré cela, on note que nombre d’évènements ont repris des idées de ce kit.
Pour mémoire, ce kit, imaginé par les designers de services Utilisacteur (www.utilisacteur.fr), propose une série de 11 suggestions pour envisager les usages de différents types de réseaux sociaux : la présentation du quotidien en image ou de l’histoire de la ville, la création d’une communauté de proximité, l’animation de discussion, la géolocalisation des bons plans de proximité…
Inspirés du kit, des jeux ont été organisés comme :
– A Lille où le jeu concours « Au Fil des Réseaux » a été organisé dans les cyber-bases et les médiathèques. Ce concours, gratuit et ouvert à tous, s’est déroulé sous forme d’un jeu de piste : différentes plateformes de réseaux sociaux ont été utilisées (Facebook, Twitter, GoogleMaps, FlickR et Wikipedia) et les participants ont répondu à des questions grâce à des indices ou des liens laissés sur ces sites.
– A Epinal où un jeu inter-quartiers a permis une initiation à la pratique des réseaux sociaux. Cette année, chaque équipe de participants a du se connecter à un forum afin de connaître ses missions et de raconter sa vie quotidienne par l’utilisation des différents réseaux sociaux.
3. Les évènements remarquables
Voici quelques autres évènements qui nous a semblé important de mentionner :
– A Roubaix : Fête de l’Internet le 31 mars autour de la démocratie locale et de l’internet organisé avec l’association ANIS :
-C’est une journée de rencontres et de débats autour de la ville numérique et des outils disponibles pour dynamiser la citoyenneté. A noter la très bonne communication de cet évènement, bien préparé en amont et repris à beaucoup d’endroits sur la toile.
-> http://fetedelinternet2011.ville-roubaix.fr
– A Epinal : de nombreux évènements ont été organisés avec notamment : des ateliers pour maîtriser son image sur le Net, des animations à l’hôpital pour faire entrer les usages de l’Internet dans le service de pédiatrie, ou encore des jeux inter-quartiers sur les usages des réseaux sociaux.
– A Lille : de nombreux évènements ont été organisés avec notamment : Lancement de la page Fan Facebook de la Bibliothèque Municipale Ateliers de découverte des réseaux sociaux à la médiathèque Jean Lévy (32 rue Edouard Delesalle) et des conférences : Facebook : créer, gérer et sécuriser son compte Facebook – FlickR et Twitter : créer et gérer son compte et participer au projet d’indexation d’une sélection d’images de la bibliothèque numérique de Lille à partir de FlickR.
– Des Rallyes Web ont été organisés, avec notamment celui du réseau des P@M (point d’accès multimédia) de Corse :
-En Corse, initiative originale… A l’occasion de la fête de l’Internet, les P@m de Haute-Corse et de Corse du Sud se sont associés et ont proposé de partir à la découverte de leurs structures sous forme de Rallye Web. Le principe est simple, il s’agit de répondre le plus rapidement possible aux questions créées à l’occasion de la Fête de l’Internet par les animateurs multimédias.
-> http://monpam.jimdo.com/le-rallye-web/
– A Brest : Internet dans la rue à Brest avec l’Association des Petits Débrouillards : 24 mars 2011
– A Pont-Audemer : Lancement de la plateforme «Entre voisins» avec Net-Cité. C’est un service en ligne gratuit d’échange et d’entraide entre les habitants (Pont-Audemer et alentours) où l’on peut visualiser les annonces, mais aussi en déposer avec une inscription au préalable.
– Dans certains centres sociaux : centre social Keredern à Brest (créer une page netvibes, passer son permis web, découvrir la téléphonie gratuit en ligne avec Skype, découvrir et paramétrer Facebook)…
4. L’animation de la fête relayée par Twitter : quels impacts ?
Pour l’occasion de la Fête de l’Internet 2011, il a été créé un compte spécifique twitter : @feteinternet11.
Ce compte a permis de relayer officiellement, avec celui de la DUI (@netpublic), les évènements de la Fête de l’Internet pour une diffusion nationale des évènements locaux.
Ce qui a été très utile, et qui pourrait être mieux communiqué dans les prochaine année, c’est le mot-clic (hashtag) dédié à l’évènement : #FI2011. Il a permis d’ouvrir, au travers de Twitter, une liste de discussion au sujet de cette fête. Ainsi, en plus de l’annonce des évènements par Villes Internet et la DUI, c’est quelques uns des organisateurs locaux qui ont pu faire vivre en direct leurs événements (ex : réseau Sati 21, P@M de Corse, quelques villes connectées…).
5. Conclusion
La Fête de l’Internet est, douze ans après sa création, toujours porteuse d’une dynamique qui montre que la fracture numérique est toujours présente et évolue en fracture des usages. Le cœur de la problématique de cette fête devient donc, au-delà de l’appropriation des technologies, un vrai défi d’apprentissage des usages liés notamment à l’utilisation des réseaux sociaux pour la vie quotidienne. La demande existe bel et bien pour combler la fracture numérique et surtout celle des usages, notamment pour les publics en difficulté ou ne s’étant pas encore approprié les usages du numérique.
Ce besoin d’apprentissage s’est fait ressentir sur l’ensemble des évènements recensés pour cette édition 2011.
Dans la dynamique de la fête avec les collectivités, des nouveaux points d’ancrage apparaissent, comme en témoigne ce sondage en ligne organisé à Saint-Quentin-en-Yvelines sur les usages possibles des réseaux sociaux (Facebook et Twitter) pour les collectivités. Les questions posées sont les suivantes : Comment les collectivités gèrent-elles leur présence sur le réseau social ? par le biais d’un compte “profil”, d’un compte “page”, ou des deux ? comment assurent-elle la promotion de leur Facebook ? …. Avec Villes Internet, il convient maintenant de travailler, au travers de la prochaine Fête de l’Internet, à combler la fracture des usages des collectivités locales. Une bonne présence sur internet et des interfaces de contact comme les réseaux sociaux deviennent de plus en plus essentiels pour l’organisation politique locale.
Luis Barraud, Villes Internet
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