Le MELS (Ministère de l’Education, du Loisir et du Sport) Gouvernement du Québec, vient d’annoncer le soutien financier significatif (plus de 70 000 dollars canadiens) à un projet éducatif via Twitter : l’Institut de Twittérature comparée dans le cadre d’un programme de recherche-action portant sur l’utilisation en classe d’un outil inspiré de Twitter pour développer la compétence à écrire des élèves du secondaire.
La twittérature se définit par la diffusion d’oeuvres littéraires très courtes (ne dépassant pas 140 caractères, espaces et ponctuation inclus) via Twitter.
La vice-premier ministre Madame Line Beauchamp revient sur son soutien en ne manquant pas de souligner un recul critique évident à avoir par rapport à la plateforme Twitter :
“L’utilisation du réseau Twitter en classe peut poser certains problèmes, notamment en ce qui a trait à la sécurité de l’information et à la confidentialité. J’ai donc répondu favorablement à la demande des créateurs de l’Institut afin qu’ils développent un site de microblogue destiné uniquement au monde scolaire et qui permettra aux enseignantes et enseignants de commenter et de corriger les productions écrites des élèves avant leur publication. La twittérature en classe sera aussi facilitée par l’utilisation du tableau blanc interactif qui devrait, d’ici quelques années, être présent dans toutes les écoles du Québec (…) Bien entendu, la pratique en classe de la twittérature ne remplacera jamais les productions écrites plus élaborées, mais elle vient plutôt diversifier les activités pédagogiques proposées en classe”.
L’Institut de Twittérature comparée comparé est établi au Québec et à Bordeaux. Son co-fondateur, Jean-Yves Fréchette, souligne ce que peut apporter pédagogiquement l’outil Twitter dans des situations d’apprentissage :
“Les médias sociaux, et Twitter en particulier, sont des outils que les pédagogues ne peuvent plus ignorer. La recherche que nous commençons nous permettra de déterminer les conditions optimales d’utilisation de certains outils du Web 2.0 dans un contexte de pédagogie d’écriture. Nous sommes persuadés que tous ces efforts contribueront à augmenter la qualité du français et à stimuler l’intérêt des jeunes pour l’écrit”.
Différentes classes dans l’espace francophone (France, Québec, Suisse…) utilisent Twitter dans le cadre de dispositifs pédagogiques. Elles sont répertoriées au sein de l’annuaire des Twittclasses francophones.
Annie Côté, enseignante de français en 5e secondaire à l’école Saint-Pierre et des Sentiers de Charlesbourg a utilisé Twitter pour 8 travaux de rédaction sur des thèmes précis avec les élèves. Son retour d’expérience :
“Mon projet de twittérature a permis à mes élèves de goûter le plaisir d’écrire et de ressentir la fierté d’être lus, tout en apprenant que la langue française se vit aussi hors de la classe. C’est donc avec enthousiasme que j’ai accepté de participer au projet de recherche-action de l’Institut de twittérature comparée”