Le CREDOC (Centre de Recherche pour l’Etude et l’Observation des Conditions de Vie) publie son étude annuelle “La diffusion des technologies de l’information et de la communication dans la société française” (réalisée pour l’Autorité de Régulation des Communications Electroniques et des Postes – ARCEP – et le Conseil Général de l’Industrie, de l’Energie et des Technologies – CGIET).
Cette étude de référence présente notamment l’évolution de la connexion, de l’équipement et des pratiques de la population française en 4 chapitres : Téléphonie ; Ordinateur et Internet ; Télévision ; Fossé numérique et différences d’usages d’internet.
Liens du rapport :
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L’équipement et le multi-équipement au sein du foyer en augmentation sensible
Les faits saillants concernant l’équipement et l’accès montrent une accélération de la possession d’un ordinateur à domicile : cela concerne aujourd’hui plus de 3 personnes sur 4. Plus précisément, 44% des personnes interrogées sont équipées d’un ordinateur portable et plus de 25% des personnes disposent de plusieurs ordinateurs à domicile. 71% des foyers sont connectées à domicile (le plus souvent via l’ADSL).
La fracture numérique d’équipement et de connexion correspond à une réalité socio-économique
Le faible taux d’équipement concerne d’abord des personnes de 70 ans et plus, des individus non diplômés, la solitude est un facteur de non équipement tout comme le fait d’être retraité. Les personnes ayant un revenu inférieur à 900 EUR par mois sont elles aussi faiblement équipées. “En un an, en moyenne, le taux de connexion à domicile a gagné 4 points, mais la hausse est plus nette pour les 12-17 ans (+ 10 points) et les habitants des villes de 2.000 à 20.000 habitants (+ 10 points également).”
La raison principale d’une connexion à Internet à domicile énoncée par les répondants : d’abord les loisirs (27%) suivis par la communication avec la famille et les amis (19%) et pour les enfants (16%).
Une personne sur deux qui n’est pas équipée dit que cela ne l’intéresse pas. “Plus la personne est âgée et plus le manque d’intérêt pour internet est patent : 72% des retraités et 74% des plus âgés affirment que l’absence de connexion résulte d’un manque d’intérêt.” Viennent ensuite les aspects économiques : 12% indiquent que l’achat d’un ordinateur est trop coûteux tandis que 9% évoquent la cherté de l’abonnement à internet.
Les connexions sur le lieu de travail ou d’études se maintiennent : “Un actif sur deux qui a accès, sur son lieu de travail ou d’études, à internet”. Ce chiffre n’augmente pas depuis ces 3 dernières années.
Téléphonie mobile : taux d’équipement en progression et pratiques connectées appréciées
Le taux d’équipement en téléphonie mobile progresse et s’établit à 83%. 7 personnes sur dix bénéficient d’un double équipement, fixe et mobile. 12% de la population française possède un téléphone mobile pour se connecter à Internet, des connexions à internet en mobilité, davantage pratiquées par les moins de 40 ans et les plus diplômés.
En un an, le nombre de SMS envoyés a quasiment doublé. Le téléchargement d’applications séduit près d’un abonné sur dix mais la télévision sur le mobile ne décolle pas. Un utilisateur sur deux se plaint de la vitesse de connexion à internet sur téléphone mobile. Enfin, les pratiques frauduleuses sont dénoncées par plus d’un abonné sur trois.
Le rôle des EPN (espaces publics numériques) soulignés
“La proportion de Français se connectant à internet grâce à un équipement mis à disposition dans un lieu public (comme une bibliothèque, un cyber café ou un cyber bus) reste constante par rapport à l’an dernier : 13% de l’ensemble de la population âgée de 12 ans et plus.”
Ce pourcentage est en légère augmentation depuis 5 ans. La connexion dans les lieux publics concerne majoritairement les plus diplômés et les cadres supérieurs ainsi que les élèves-étudiants et les personnes disposant d’un revenu mensuel du foyer inférieur à 900 EUR.
Des EPN utiles : l’accompagnement demandé par tous
Dxit la page 133 du rapport :
“Dans l’hypothèse de l’existence d’un lieu public, proche de chez eux, où des personnes seraient à disposition pour aider à l’utilisation d’internet et de l’ordinateur, une part non négligeable des personnes interrogées se disent prêtes à s’y rendre : 6% iraient souvent et 28% de temps en temps. Bref, une personne sur trois environ serait intéressée, 65% pensant ne jamais se rendre dans un tel endroit. Ce résultat montre tout l’intérêt des Espaces Publics Numériques, qui offrent justement la possibilité d’être accompagné dans l’apprentissage et l’utilisation des outils numériques. Rappelons que, même parmi les utilisateurs de l’informatique, une part importante de la population ne se sent pas très compétente avec ces technologies.”
“Les catégories moyennes (42% des employés, 40% des ouvriers, 39% des Bepc) ou encore 39% des 40-59 ans sont, a priori, les plus intéressés pour bénéficier d’une assistance à l’utilisation d’un ordinateur et d’internet, dans un lieu dédié (…)
Il faut bien reconnaître que tous les types de publics sont demandeurs d’un accompagnement : aussi bien les personnes qui ne sont pas encore équipées en internet à leur domicile (34%), que celles qui le sont récemment (40% pour les personnes équipées depuis moins de cinq ans). Même parmi ceux qui sont connectés depuis longtemps, on en recense 30% qui iraient volontiers dans un espace public dédié à l’utilisation d’internet et de l’ordinateur.”
Pratiques : Communication, démarches administratives et effectuer des achats avant tout
Près d’une personne sur dix téléphone via son ordinateur et plus d’une personne sur trois fait partie d’un “réseau social” sur internet. Concernant la musique et les films, le téléchargement déclaré semble en baisse, il est dépassé par la pratique du “streaming”. Une personne sur sept environ regarde la télévision via son ordinateur.
Utiliser internet pour son travail ou pour suivre une formation est une réalité pour environ un quart des Français. 9% des répondants déclarent se former par internet. 20% des répondants effectuent des recherches des offres d’emploi sur internet.
Les démarches administratives et fiscales sur internet continuent de progresser. “Recourir à internet pour accomplir des démarches administratives ou fiscales est un acte de plus en plus répandu : 23 millions de personnes, soit 43% des personnes interrogées (ou 58% des internautes), l’ont fait au cours des douze derniers mois.”
Près d’une personne sur deux effectue des achats par internet.
Fracture numérique d’usages
L’insuffisance de protection des données personnelles constitue le principal frein à l’utilisation d’internet. “Cette année, cette menace pèse davantage encore dans les esprits : 29% des répondants citent cette raison, soit 6 points de plus que l’an dernier”.
Deuxième motif invoqué : Internet est trop compliqué à utiliser (29%) suivi de la cherté (12%). “Pour les non-internautes, c’est la complexité d’internet qui pose problème, même si
cet argument perd de son importance cette année (28%, – 10 points en un an). Les
non-internautes pensent également qu’internet n’est guère utile (25%), tandis que
17% disent que le coût est un frein à l’utilisation (+ 6 points en un an).” La complexité d’internet est souvent évoquée par les seniors et les non diplômés.