Comment relier la littérature et les technologies ? 55 élèves de deux classes de 3e du Collège Romain Rolland à Soyaux (Charente) ont lancé un projet original en avril 2010 avec leur professeur de Français, Christine Mesnard… Une oeuvre de Twittérature, c’est-à-dire une création à partir de phrases et de citations de 140 signes tout au plus, s’assimilant à la limitation technique et éditoriale de la longueur des messages sur le service Twitter : “La twittérature au collège : des livres relus à la façon du réseau social twitter, résumés en 140 signes maximum”.
Ce livre “On ne badine pas avec Twitter” disponible gracieusement en ligne signe la prouesse d’écriture d’élèves motivés par un projet en commun : humour, sens de la formule, analogie, métaphore, image… Les figures de style de la littérature française sont ainsi explorés en de très courtes phrases et mises en page en revisitant des classiques livresques.
Pour des élèves plus habitués à l’utilisation de Facebook que de Twitter, ils retrouvent là une forme pas si éloignée du message à faire figurer sur son wall (“mur” Facebook). Certains jeunes reprennent également des citations qu’ils ont préférées dans le programme de l’année.
97 pages de “On ne badine pas avec Twitter” à feuilleter, tout en gazouillis de 140 caractères (pas plus) où l’on côtoie tour à tour Jean Anouilh et Antigone (“Comprendre ou ne pas comprendre, telle est la question”), Jean Rostand via Cyrano (“Tout compte fait, il est vraiment utile ce nez”), Candide de Voltaire (“Ferti, ferti, fertiligène… Candide, il l’a vue cette pub ?”) ou encore Kressman Taylor, Hergé, Georges Orwell…
Bref, du théâtre, des nouvelles, des romans et contes et même des albums de Bandes Dessinées avec les illustrations des élèves, le tour mis agréablement en pages. Un superbe projet donnant du sens aux objets “réseaux sociaux” et à la Culture ; apportant aussi une distance avec les pratiques habituelles des technologies chez les adolescents. Une bien belle idée qui pourrait également donner des idées aux EPN (Espaces Publics Numériques).